L'accompagnement social en danger ? ASH n°2914
Au regard de l'évolution du secteur social aujourd'hui, et suite aux différentes discussions et débats qui se sont tenus au M.A.I.S. depuis plusieurs mois, c'est dans les ASH que nous nous exprimons : retrouvez notre article publié dans le numéro 2914 paru le 12 juin 2015 "L'accompagnement social en danger ?".
Certaines évolutions technocratiques mettent en péril le respect dû à la personne accompagnée pourtant défendu dans les textes et les discours, s’alarme Roger Drouet, président du Mouvement pour l’accompagnement et l’insertion sociale (MAIS)(1). Il invite les travailleurs sociaux à participer aux transformations actuelles sans céder ni sur l’éthique, ni sur la place de la personne.
« Le travail social connaît ces derniers temps une profonde mutation d’inspiration plus technocratique que conceptuelle. Le paysage est bouleversé par l’émergence de problématiques et la multiplication d’outils nouveaux (contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens [CPOM], appels à projet…), certes incontournables, qui absorbent l’attention et le temps des travailleurs sociaux… Mais quelle place la personne accompagnée y trouve-t-elle ? N’est-il pas envisageable, voire indispensable, d’accepter de prendre ce virage sans abandonner les valeurs fondatrices et les principes éthiques du travail social ? La loi de rénovation de l’action sociale et médico-sociale de 2002 et celle pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 ont renforcé l’importance de ces valeurs et le respect indéfectiblement dû à la personne accompagnée. En outre, le rapport des « états généraux du travail social » remis par Marcel Jaeger, titulaire de la chaire de travail social et d’intervention sociale du Conservatoire national des arts et métiers(2), s’engage à promouvoir “la place et la participation de l’usager”, et affirme “la primauté de la valeur de la personne citoyenne”.
Si ces principes persistent dans les textes et les discours, le changement se situe, d’une part, dans les intentions réelles qui sous-tendent leur application, quelque peu détournées de leur sens initial et, d’autre part, dans les moyens pour leur mise en œuvre qui se révèlent insuffisants, souvent inadaptés, voire contradictoires. Le MAIS, qui rassemble des professionnels du secteur social et médico-social accompagnant les personnes en difficulté d’insertion sociale et en situation d’exclusion, est régulièrement interpellé par certaines problématiques et dérives qui mettent en péril le travail social et les fondements de l’accompagnement social. [...]"
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