Travailleurs sociaux, nous n’arrivons pas de nulle part.
Nous sommes porteurs d’histoires et portés par des histoires, que nous avons traversées et qui nous ont traversés de manière singulière.
Suite aux Etats Généraux du Social de 2004, il est parlé de « reconstruire l’action sociale ». A l’issue de ces travaux, il nous semble important de re-questionner ce que sont nos cadres d’intervention aujourd’hui, dans le sens de :
Qu’est-ce qui fait cadre ?
Par quoi sommes nous portés ?
Qu’est-ce qui nous soutient ?
Comment la politique de l’Etat, par voie de décentralisation et ses risques de dérive libérale cherche à nous cadrer plutôt que nous faire cadre ?
Il semble que l’éducatif, dans son terme générique, ne soit plus le socle de construction de la relation d’accompagnement ni son aboutissement, ou alors qu’il soit réservé à des groupes et des espaces particuliers du travail social. L’acte éducatif est-il encore un cadre pertinent dans les pratiques ?
Dans ces endroits de l’accompagnement où un rapport marchand à la personne en difficulté semble s’installer, des groupes, des « individus personnes », se mettent en posture de résistance et l’énoncent.
La négation de l’individu est à l’ordre du jour, bien sûr en tant qu’ « individu personne ». Alors comment résister encore plus sans être seul, sans sombrer dans les passions tristes, sous peine de disparaître ?
Pierre, Dominique, Martine… n’intéressent plus. Ils disparaissent derrière la figure de l’individu libéral.
Créer ou disparaître ? Ces journées nationales semblent résonner comme un appel à partager et travailler nos espaces de création et de résistance présents et futurs.