--> Les JNF en dessins : vous pouvez télécharger et lire le résumé graphique fait par Sergio Vallejo durant ces trois jours ci-dessous !
Depuis les années 1980, différentes formes de familles ont progressivement pris place dans l’espace public, venant bousculer le modèle traditionnel et proposer de nouvelles possibilités de fonctionnement. Qu’elles soient recomposées, monoparentales, homoparentales, handiparentales, etc., ce que nous nommons famille revêt aujourd’hui des réalités infiniment variées. En effet percevoir l’étendue de la famille permet de se décentrer du seul rapport aux parents et avoir une pensée réflexive sur la dimension symbolique de ce qui fait famille et prendre en compte tous les membres au sens d’une constellation sociale et culturelle, au delà d’une approche biologique et juridique.
Depuis de nombreuses années, les travailleurs sociaux accompagnent des personnes rencontrant des difficultés diverses. Leurs familles, soit celles dont ils sont issus, ou celles qu’ils ont fondées, sont plus ou moins partie prenante de cet accompagnement, avec des places différentes selon leurs volontés, histoires, relations. Ainsi, quand bien même nos actions ne seraient pas directement à destination des familles, les personnes que nous accompagnons, qu’elles soient majeures ou mineures, s’inscrivent dans une filiation. Elles peuvent alors être à la fois enfants, parents, frères et soeurs, grands-parents, beaux-parents, etc. En termes de politiques sociales, ces évolutions trouvent leur traduction dans l’émergence de préoccupations autour du concept de parentalité. De nombreux dispositifs d’accompagnement des parents ou des familles voient alors le jour, formant une nébuleuse d’actions aux objectifs variés. Comme le souligne le sociologue Manuel Boucher, entre logique d’émancipation et logique de contrôle, les familles font souvent l’objet d’attentions et d’intentions contradictoires.
Parallèlement, le basculement d’une logique de prise en charge des besoins à une logique d’accompagnement des demandes, implique une modification des rapports à la fois avec les personnes accueillies et accompagnées , mais également avec leurs proches. Un rééquilibrage s’opère au profit d’une plus grande horizontalité des relations permettant la co-construction du projet de la personne. Pourtant, reconnaissance mutuelle, écoute, collaboration, concertation, co-éducation n’ont pas fait disparaître non plus les éventuels conflits parfois de loyauté, de pouvoir mais aussi de différences de point de vue.
Nous tenterons, lors de ces journées de formation de retracer l’évolution des modèles familiaux, de penser la place et le rôle du travail social, en lien avec les partenaires, dans ses multiples modalités (internat, externat, Sessad et autres services à domicile, protection de l’enfance, secteur adulte...). Du soutien à la parentalité à l’aide aux aidants familiaux, des familles d’accueil à la place des beaux-parents, de la reconnaissance du statut d’adulte des personnes à la nécessité de protection des plus vulnérables, des parents militants aux parents démissionnaires : Le travail avec la famille, une opportunité pour la qualité de l’accompagnement des personnes ?