Le corps occupe une place dans notre pratique au quotidien.
ll nous occupe et nous préoccupe. Nous accompagnons des personnes dont le corps souffre, dont le corps porte le poids des années, le poids de leur propre souffrance, dont le corps ne se touche pas, dont le corps n’est pas touché ou ne peut pas être touché, dont le corps ne bouge pas, dont le corps sent, a besoin de sentir, dont le corps défit la science, dépasse les limites, dont le corps donne à voir, s’expose ou se cache, se couvre, dont le corps se donne, se vend, dont le corps a été pris, utilisé sans consentement, agressé, etc...
Nous travaillons avec ce corps-là. Avec ces corps-là. Avec les conséquences des traumatismes dont le corps porte les séquelles.
Lorsque nous parlons du corps, du travail avec le corps, nous pouvons parler de ressenti, nous pouvons dire qu’il est un outil, un moyen pour entrer en relation.
Nous pouvons également décrire des gestes professionnels qui accompagnent notre pratique et qui viennent dire notre quotidien. Ce que nous pouvons ressentir, dire, faire, construire au quotidien dit aussi de notre propre rapport au corps, du langage des corps et de notre perception du corps. Dans notre travail au quotidien (être avec, faire avec, accompagner, faire parole), il nous est parfois difficile d’exprimer, d’assumer que nous participons au travail soignant, que nous travaillons au soin du corps et au soin de soi.
Pourtant « Le soin n’est pas seulement la réponse technique et éthique aux besoins de l’Homme qui souffre mais à travers des expériences, des relations et des pratiques multiples, une dimension constitutive de la vie humaine, individuelle et collective ». Qu’est-ce qui soigne ? Comment le soin du corps participe au soin de soi ?
Nous vous proposons une journée de rencontre entre soignants, entre soignants et soigné-es, entre artisans du prendre soin pour échanger, croiser des regards, se nourrir d’apports théoriques et d’expériences.